Suite aux nombreuses interpellations suscitées par la modification du mode de taxation des kayaks, votée lors du conseil communal du 7 avril dernier, voici la vision pour l’avenir touristique de Houyet que nous souhaitons défendre au travers de notre politique communale.
Houyet a été pionnière dans le tourisme de rivière en Belgique. Les barques à fond plat d’abord et ensuite une belle diversité de canoés et de kayaks.
Houyet a été également la première commune de Wallonie à frapper d’une taxe la pratique commerciale de cette activité.
Houyet a vu se développer ces dernières années le modèle le plus abouti d’une exploitation intensive voir industrielle du kayak en rivière naturelle.
Nous avons la conviction et la volonté politique que Houyet sera à nouveau pionnière en favorisant l’émergence d’un nouveau modèle écotouristique lié à notre magnifique rivière.
Un tourisme de plus en plus prisé et attaché également à notre patrimoine, notre histoire, nos paysages, nos nombreux sentiers pédestres, plus beaux les uns que les autres.
Un tourisme plus soutenable, durable et néanmoins profitable pour la commune et ses habitants.
Une pratique différente du canoé kayak y aura sa place.
Nous sommes à une époque où la presque totalité des activités vont devoir se réinventer et le tourisme n’y échappe pas.
Nous aurons besoin d’acteurs privés professionnels autant que responsables, auxquels nous apporterons les supports allant dans le sens de ce tourisme nouveau.
Le nouveau mode de taxation sur la mise à l’eau d’embarcations de descentes de Lesse s’inscrit dans cette volonté, tout en étant une garantie de rentabilité pour les exploitants n’ayant plus à endosser le risque climatique ou sanitaire lié à l’ancienne taxation forfaitaire.
Un beau et vrai débat politique est à l’œuvre et cela est bon pour la santé démocratique de notre commune. Nous déplorons toutefois la défense d’une vision passéiste du tourisme/du kayak et les intérêts particuliers et de court terme qui y sont liés.
Nous vivons dans une commune magnifique. Nous souhaitons la partager mais aussi la préserver, indépendamment des pressions subies par l’opérateur commercial dont l’opposition se fait le relai.
Pour que rien ne change, il faut parfois que tout change.
Réplique d’Alain Delon dans le film « Le Guépard ».
Pour la bonne compréhension de tous, des contre-vérités ayant circulé, voici plus précisément l’historique et le contexte de la révision de la taxe à l’ordre du jour du conseil dernier :
Le point inscrit à l’ordre du jour du Conseil communal concernait la TAXE sur la mise à l’eau d’embarcation de descentes de Lesse dans un but LUCRATIF.
Ce qui était proposé au vote était le mode de taxation des kayaks, lequel n’étant plus basé sur un forfait mais bien sur le nombre réel de bateaux mis à l’eau chaque jour.
Ceci, afin de répondre à une demande de l’exploitant, Dinant Evasion, de pouvoir tenir compte des impératifs climatiques, à savoir les sécheresses de plus en plus récurrentes, mais aussi de l’obligation qu’il a de devoir réguler ses mises à l’eau pour répondre aux mesures sanitaires. La taxe sera donc de 2 euros pour les 400 premiers kayaks et 3 euros pour les autres. Dans le système précédent, l’exploitant devait déposer à la commune en début de saison (avant le 31/03) une déclaration du nombre de kayaks mis à l’eau sur l’ensemble de la saison, chaque kayak étant taxé à 100 euros (décision du Conseil communal). La taxe rapportait 95.000 euros, que la saison soit mauvaise ou excellente. On parle dorénavant d’ une taxe de 2 et de 3 euros sur un kayak effectivement loué à au moins 50 euros. Il nous semble qu’il y a une certaine marge avant de devoir mettre la clé sous la porte.
Durant l’année 2020, pour soutenir le secteur touristique face à la mise à l’arrêt de plusieurs activités, le conseil communal a voté une diminution de 50% des taxes sur les séjours pour les gîtes, hôtels, chambres d’hôtes, etc. mais aussi pour les campings et les kayaks (taxe ramenée à 50 euros par embarcation pour l’année 2020 au lieu de 100). Apparemment, cet allègement n’était pas assez pour l’exploitant qui a décidé de ne plus travailler sur Houyet mais uniquement sur Dinant (l’embarcadère de Gendron est sur territoire dinantais) en concentrant certains jours jusqu’à 2000 kayaks (= 4000 personnes !) sur seulement 12 km en pleine pandémie et sécheresse.
Ce comportement non respectueux de l’environnement et de la santé publique est inacceptable!
Nous regrettons qu’il n’y ait pas plus d’activité économique à Houyet mais cela ne dépend pas que des kayakistes, qui sont pour la plupart des touristes d’un jour, voire de 30 min, arrivant en train, se rendant sur la plaine des kayaks, arrivant à Dinant, et ne remontant à Houyet pour passer la soirée que très rarement.
Nous demandons à l’exploitant, qui a actuellement le monopole sur la Lesse, de rendre cette activité plus raisonnée, plus qualitative, en régulant le nombre de mises à l’eau, en proposant autre chose davantage en phase avec la nature, le tourisme, la découverte de notre commune, la communication actuelle ciblant uniquement Dinant pour les visites et les combinés.
Nous proposons un troisième parcours qui aurait pour bénéfice de fidéliser les touristes qui auraient plus à cœur de rester et de consommer sur place à Houyet, à savoir un parcours Houyet-Gendron avec remontée en train.
Non, la majorité n’est pas opposée aux kayaks à Houyet ! Et non, elle ne veut pas la mort du tourisme à Houyet ! Que du contraire !
Nous voulons un tourisme de qualité, respectueux de la nature, de la Lesse, de notre patrimoine et de tous nos habitants.
Il nous semble que c’est là le rôle de tout élu du conseil communal : représenter l’intérêt général et non boire les paroles d’un exploitant commercial, fut-il « copain de longue date ».